mardi 29 novembre 2011

La voix initiatique

















Qu'est-ce que la voie initiatique? C'est toujours l'effort de l'homme pour se débarrasser d'un voile qui l'empêche de voir et de sentir sa vérité authentique, sa vérité essentielle. Toujours ce chemin commence avec une expérience dans laquelle l'homme se sent touché par quelque chose de l'au-delà. Il se sent touché par quelque chose qui fait partie de lui-même mais qu'il a apparemment perdu et qu'il lui faut retrouver.
K.G. Dürckheim, Le centre de l'être.

Photo: Voile de brume sur Harrington Harbour, été 2011.

dimanche 27 novembre 2011

Lettre à un ami
















Ami,
Il n’y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre.

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos.

Prenez donc le ciel.

Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit cachée dans le court moment présent.

Prenez donc la Paix.

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables, si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder.

Je vous prie donc de regarder.

La vie est généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d’après l’apparence extérieure, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants, ou durs.
Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous d’elle, une vivante splendeur, tissée d’amour par la Sagesse, avec d’abondants pouvoirs.

Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte.

Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve,
croyez-moi, la main de l’Ange ; le Don est là - ainsi que la merveille d’une présence adombrante.

De même pour nos joies : ne vous en contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins.
La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que la Terre ne fait que recouvrir votre ciel.

Courage donc pour le réclamer.

C’est tout, mais vous avez du courage et vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.

Ainsi, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses salutations : mais avec la Prière : que pour vous, maintenant et à jamais, le jour se lève et les ombres s’enfuient.
Fra Angelico


Photo: Plénitude étincelante, Blanc Sablon, décembre 2009.

vendredi 25 novembre 2011

Fontaine cachée
















Je la connais la source qui coule et se répand,
Quoi que ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée
Mais comme je sais bien où elle est
Quoi que ce soit de nuit !

Dans cette nuit obscure de cette vie
Comme je connais bien, par la foi, la fontaine
Quoi que ce soit de nuit !

Son origine, je l'ignore : elle n'en a pas
Mais je sais que tout être tire d'elle son origine
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais qu'il ne peut y avoir chose plus belle
Que la terre et les cieux vont s'y abreuver,
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais bien que c'est un abîme sans fond
Et que personne ne peut y passer à gué
Quoi que ce soit de nuit !

Sa clarté n'est jamais obscurcie
Et je sais que toute lumière vient d'elle
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais que ses eaux coulent si abondantes
Qu'elles arrosent enfers, cieux et peuples,
Quoi que ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée
Dans ce pain vivant pour nous donner vie
Quoi que ce soit de nuit !

Elle est là appelant toutes les créatures
la elles vont s'y abreuver dans les ténèbres
Parce qu'il fait nuit.

Cette source vive, vers laquelle je soupire,
Je la vois dans ce pain de vie
Quoi que ce soit de nuit !
Jean de la Croix, Poème IX
« Cette fontaine éternelle est cachée »
Œuvres complètes, Desclée de Brouwer, coll. « Bibliothèque européenne », 1992.
Une fontaine cachée...


Photo: Fontaine de clair-obcur, exploration à l'acrylique, sept 2011.

mercredi 23 novembre 2011

Entre les herbes hautes

















Entre les herbes hautes
Je me tiens
J'étends les bras
Je tends l'oreille, le coeur
Elles me parlent, murmurent
Le jour, la nuit

Elles m'ouvrent un chemin
M'offrent ciel, terre
M'accompagnent un temps
Me laissent aller, je vais
J'avance, m'arrête parfois
Entre les herbes hautes

Le vent des saisons
Sur moi, sur elles
Passe sans être vu
Pas moins vivant, vrai
Ainsi la vie est, respire
Entre les herbes hautes
Danielle

Photo: Sur le chemin de saint François, vers Greccio. Italie, juillet 2010.

lundi 21 novembre 2011

Intime lien



















La beauté et la valeur de la vie sont intimement liées à sa fragilité et à sa finitude.

H. NOUWEN,
Au coeur de ma vie l'eucharistie.

Photo: Éphémérité sauvage et délicate des sous-bois. Kamouraska, QC, mai 2011.

jeudi 17 novembre 2011

Interdépendances





















Rien n'existe «en soi» ou «par soi», le monde est un tissu de relations; on ne peut saisir la moindre chose sans la saisir dans le filet et les noeuds des interdépendances qui la constituent. C'est vrai de la matière, c'est vrai aussi de la nature de l'homme, de son corps, et des pensées qui l'animent...
















Photo: Filets d'interdépendances, Lourdes-de-Blanc-Sablon, août 2010.

mardi 15 novembre 2011

Individuation




















En consentant à l'ambivalence indépassable des liens humains, j'avançais sur le chemin de mon individuation.
Lytta Basset, Aimer sans dévorer

Photo: Liens entre aquarelle et encre de Chine, avril 2011.

dimanche 13 novembre 2011

L'oeuvre de l'Esprit
















L'oeuvre propre de l'Esprit (du souffle), est la pédagogie des profondeurs, l'éveil à la lumière dans le secret du coeur.
Augustin

Photo: Entre l'eau et la matière, un espace où jaillit la lumière. Lac Godon, août 2011.

samedi 12 novembre 2011

Silence
















Tu ne peux te libérer du monde
en prêtant l'oreille.

Tu ne peux te libérer de toi-même
par beaucoup de paroles.

Tu ne peux te libérer de tous les deux,
Du monde et de toi-même...

sauf par le silence.
Rûmi


Photo: Silence matinal sur le lac Godon, août 2011.

mercredi 9 novembre 2011

Ô lune pleine





















Lune , Ô lune pleine
Blanche lumière intérieure
Écho du jour dans le vaste ciel

Indicible mouvance du Mystère
Tu habites les nuits inaltérables
Et influences les eaux de l'âme

Lune, Ô lune pleine
Blanche lumière éphémère
Subtile passeuse d'intuition

Sous tes doigts d'argent
Dansent les marées du dedans
Sur les rives de l'inconscient

Lune, Ô lune pleine
Blanche lumière enveloppante
Vénus de sensibilité au coeur de l'être

Matrice de sagesse universelle
Tu recueilles l'émergence des silences
Inspiration créatrice au nadir de la vie

Lune, Ô lune pleine
Blanche lumière féconde
Mère de toutes renaissances
Danielle

Photo: Peinture de Sophanya White

lundi 7 novembre 2011

Conscience insoutenable






















La prise de conscience claire de soi-même est insoutenable [...]

Pourtant c'est une condition essentielle que de voir notre incapacité foncière à aimer vraiment [...]

C'est dans ce terrain seul que peut germer l'espérance qui se nourrit de Dieu.
Tony Ritter, Le silence, un chemin de communion


Chemin d'humilité où l'amour n'est plus quelque chose à atteindre ou à donner mais une grâce à recevoir, souvent même à notre insu... peut-être est-ce tout à coup cette incapacité à aimer vraiment qui aime du plus profond de nous...

Photo: Coeur d'arbre, automne 2010.

dimanche 6 novembre 2011

Tenir une lampe allumée














Trouver dans ma vie ta Présence
Tenir une lampe allumée,
Choisir d’habiter la confiance
Aimer et se savoir aimé.
Jean-Claude Gianadda

vendredi 4 novembre 2011

Le lieu véritable
















Mais le lieu véritable, c'est d'abord nous-mêmes et si nous y habitons vraiment nous pouvons demeurer sans cesse en présence de Celui auprès de qui «un jour en vaut plus que mille ailleurs» (Ps 83,11).
Tony Ritter, Le Silence, Un chemin de communion.


L'assise en silence, dans l'accueil et la gratitude de ce qui est, est une porte ouverte sur la demeure véritable où Tout est, sans cesse.

mardi 1 novembre 2011

La sainteté
















La croissance de l'esprit est à l'inverse de la croissance de la chair. Le corps grandit en prenant de la taille. L'esprit grandit en perdant de la hauteur. La sainteté renverse les lois de maturité: l'homme y est la fleur, l'enfance y est le fruit.
Christian Bobin, Le Très-Bas

En cette journée de la Toussaint puissions-nous recevoir la grâce de la joie d'enfance et en savourer le fruit.