lundi 12 mars 2012

Le cœur a ses raisons...
















Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas…

Dans la dérive des continents
Un drapeau planté en territoire inconnu
Fragile bout de tissu, pavillon flottant au vent
Donne une réponse incongrue
à nos atermoiements…

Il faut bien qu’on y passe.
Qu’annonce se fasse.
Qu’au dernier coup de semonce
On se regarde en face.
Une fois sorties les ombres du placard
De la penderie toutes les angoisses
Celle, de la loin la plus tenace,
l’angoisse de séparation
remonte à la surface
et demande encore et toujours réparation…

Vous savez… la séparation
Celle qui vous glace,
Vous retourne la pelouse,
Vous arrache le cœur à la ventouse…
Le silence qui vitrifie,
Vous raidit de la tête aux pieds
Répand parterre les perles du collier.

Une à une, les graines amassées,
Celles qui ont germé,
Qu’on ne savait pas si bien ancrées en terre
Soudain ces pousses, ces racines vous désespèrent
Finissent pas vous exaspérer;
elles vont devoir aller se coucher…

C’est l’hiver, la saison de la dormance
De l’errance nécessaire…
Pas marrant quand tout s’agite autour de soi
Quand tout frétille, pétille comme du soda.
C’est pas de la p’tite bière d’être un soldat au fond d’son trou
Terré dans son igloo et glou et glou…

Mais c’est assise sur cette banquise
Soufflée par les brises post-catastrophe
Quand tout le reste s’est envolé
Muette, béate devant l’immensité
Que la magie des tréfonds commence à opérer

Quand on s’y ouvre, quand de l’intérieur
Le gel vous a travaillée
Étrangement la part du vivant qui sommeille
Doucement un chemin se fraye
Murmure à votre oreille

Descendue là, on rebondit
Le gazon reverdit
Dissoute dans l’encre, dans l’antre de l’égo
La vie resurgit
Vous fait renaître au bout de son pinceau

Dans cet éternel mouvement de balancier
C’est après avoir perdu pied
Après avoir absorbé en soi le cratère
Accepté d’être son propre mystère
C’est après que la femme serpent ait sonné
Une fois la bête, la féminité apprivoisée
Que jaillit comme un geyser
L’intuition d’un tracé…
L’empreinte qu’on va laisser…

Vous le savez autant que moi…
Dans la dérive des sentiments
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas…
Sophie

Merci à Sophie pour ce vibrant texte partagé lors d'une activité qui a souligné la Journée internationale des femmes.


Photo: Empreintes sur l'Espagne, à vol d'oiseau. Mai 2004.

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