mercredi 11 avril 2012

Souviens-toi, ô ami
















Souviens-toi, ô ami, du récit d'un long voyage que tant d'hommes endormis ont depuis longtemps oublié.

Un voyage qui ne se fait ni sur terre, ni dans le ciel, ni dans les océans.
Un voyage dont la distance est l'illusion, qui dure de nombreuses années mais qui ne se fait qu'en un instant.

Ce voyage, ô ami, si tu t'en souvenais, est celui de cette vie. Manque le voyageur.
Tu dois te souvenir de ces moments de l'enfance où le vent semblait te dire que la vie était ailleurs.

Souviens-toi de ces larmes sans raison, de cette tristesse indéfinie.
Sans doute ne le savais-tu pas, mais ton âme aspirait déjà à son image originelle.

La mort, ô ami, n'est pas seulement ta fille de cette vie, elle est aussi la mère.
Sois donc ton propre témoin, car c'est en chaque instant que tu vis et en chaque instant que tu meurs.

Bien que prisonnier de tes rêve et de tes pensées, tu fais partie du grand voyage.
Chacun de tes souffles te rapproche ou t'éloigne de ta propre vérité.

Écoute la parole de l'instant qui passe.
En ce moment même de ce long voyage, en quel lieu te trouves-tu?
Extrait d'un poème du maître soufi Ibn'Ata'Allâ

Je réalise que j'ai déjà partagé ce poème l'an dernier à la même date. Comme la synchronicité est tellement savoureuse, je le retransmets avec la conscience qu'en ce temps pascal, le récit des pèlerins d'Emmaüs est à l'honneur. Il y a là pour moi un bel écho et une essence partagée.

Photo: Au sommet de l'île de Harrington Harbour, Basse-Côte-Nord. Septembre 2011.

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