dimanche 11 décembre 2011

Écoute et bénédiction
















L’une des plus grandes forces dans le domaine de la relation c’est de simplement écouter et bénir, bénir sans paroles, avec son cœur.

Les gens croient que pour donner une bénédiction il faut être le représentant de Dieu : mais nous sommes des représentants de Dieu et, en un sens, l’essence même de cela.

Quand je dis bénir, j’entends qu’il faut souhaiter intérieurement à la personne paix de l’esprit et santé, en rester à des vœux très simples, très positifs.
Mister Lee (Lee Lozowick ou le barde éveillé)

Photo: Tige féconde de bénédictions, quelque part dans la forêt québecoise, juin 2010.

vendredi 9 décembre 2011

Au bout de la nuit




















Au bout de la nuit,
il n'y a pas de nuit, mais l'aurore.
Au bout de l'hiver,
il n'y a pas d'hiver, mais le printemps.
Au bout de la mort,
il n'y a pas la mort, mais la vie.
Au bout du désespoir,
il n'y a pas le désespoir, mais l'Espérance.
Au bout de l'humanité,
il n'y a pas l'homme, mais l'Homme-Dieu.
Joseph Folliet.


Photo: Lumière au coeur de l'humble petite église de San Stefano, Assise, juillet 2010.

jeudi 8 décembre 2011

Paisible est la montagne













Le vent souffle, s'apaise, cesse.
Les oiseaux chantent.
Dans la vallée de la montagne profonde
Une fleur tombe.
Plus paisible encore est la montagne.
Maître Keizan


Photo: Vallée de l'Anapurna, Népal 1996.
Je revisite certains lieux de mon histoire de bourlingueuse via certaines photos... la numérisation de ces dernières n'a pas la qualité digitale d'aujourd'hui mais elles témoignent de ce qu'a capté mon oeil alors, là où mes pieds étaient posés.

mardi 6 décembre 2011

Transcendance





















Être en accord avec l'Être ne signifie pas être dans un état de perfection. Vouloir atteindre la perfection est une erreur que ne doit pas commettre celui qui est en chemin. Notre vérité est souvent assez misérable, en rapport avec notre idéal.

Être relié à la transcendance ne signifie pas que nous réalisions de manière parfaite «ce que doit être un homme», mais avoir la force de nous voir dans notre réalité du moment.

La transcendance ne se manifeste pas quand nous dépassons le niveau humain mais précisément là où nous reconnaissons ce niveau humain, lorsque nous reconnaissons notre faiblesse.
K.G. Dürckheim, Le Centre de l'Être.


Photo: Ce qui est, à Point Amour, Labrador, mars 2010.

dimanche 4 décembre 2011

Pour que le Don se donne






















Ouvrir jusqu'à n'en plus pouvoir
Pour demain ouvrir encore
Sortir de l'ombre pour se laisser trouver
Pour que le Don puisse se donner
Danielle

Photo: Flore sauvage, Labrador, août 2010.

jeudi 1 décembre 2011

J'étais un instrument désaccordé






















J'étais un instrument désaccordé
Dont les cordes entremêlées sonnaient faux
Comme les voix discordantes d'un tintamarre
Je vibrais constamment et sans volonté

Je suis devenu une harpe qu'Il manipule
Au fil de Ses réglages les sons se font cohérents
Gagnant par Sa maîtrise un peu d'éclat de Sa beauté

Chaque corde de moi trouve son écho propre
Dans une résonance spécifique
Elles jadis dissonantes
Chaque composante contribue aux accords
Aux arpèges aux contrepoints
Qu'Il joue sur moi dès qu'Il le souhaite

Mon âme est une harpe sur laquelle Il joue parfois
Les sons produits me mènent à l'extase
Jamais seul je ne peux
Faire vibrer mes cordes comme Il le fait

Durant des lustres je pensais
Maîtriser les sons qui sortaient de moi
J'y voyais des messages et comme un but
But obscur pour moi dedans la dissonance
Puis Il a dénoué mon être et joué quelques sons
Donnant un sens à la note un sens au son
Comme avant je chante mais sur Ses airs

Quand Il ne joue pas je suis plus proche des hommes
La musique est si belle qu'il faut bien qu'elle cesse
Où je ne saurais plus dans quel monde je suis

Me rapprochant de Lui par mon souvenir
Je cherche à sentir Sa présence
Je ne La sens alors
Que dans la vanité de mon être
Que dans les choses du monde qui s'exhibent
Et que personne ne semble voir
Que dans la piètre qualité de ma musique intérieure

Là j'invoque Son nom
Et je Le prie

J'étais un instrument désaccordé
Dont les cordes entremêlées faisaient des noeuds
Un instrument qui se construit sous Sa Miséricorde
Lentement
Vibrant selon Sa volonté
Arif al-Zeituni


Oui, lentement... un instrument qui sans cesse se construit et qui vibre sous ses mains d'Amour infini... avec et au-delà de toutes fausses notes...


Photo: Miniature sur marbre, souvenir du Rajasthan, Inde, 1995.

mardi 29 novembre 2011

La voix initiatique

















Qu'est-ce que la voie initiatique? C'est toujours l'effort de l'homme pour se débarrasser d'un voile qui l'empêche de voir et de sentir sa vérité authentique, sa vérité essentielle. Toujours ce chemin commence avec une expérience dans laquelle l'homme se sent touché par quelque chose de l'au-delà. Il se sent touché par quelque chose qui fait partie de lui-même mais qu'il a apparemment perdu et qu'il lui faut retrouver.
K.G. Dürckheim, Le centre de l'être.

Photo: Voile de brume sur Harrington Harbour, été 2011.

dimanche 27 novembre 2011

Lettre à un ami
















Ami,
Il n’y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre.

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos.

Prenez donc le ciel.

Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit cachée dans le court moment présent.

Prenez donc la Paix.

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables, si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder.

Je vous prie donc de regarder.

La vie est généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d’après l’apparence extérieure, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants, ou durs.
Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous d’elle, une vivante splendeur, tissée d’amour par la Sagesse, avec d’abondants pouvoirs.

Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte.

Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve,
croyez-moi, la main de l’Ange ; le Don est là - ainsi que la merveille d’une présence adombrante.

De même pour nos joies : ne vous en contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins.
La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que la Terre ne fait que recouvrir votre ciel.

Courage donc pour le réclamer.

C’est tout, mais vous avez du courage et vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.

Ainsi, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses salutations : mais avec la Prière : que pour vous, maintenant et à jamais, le jour se lève et les ombres s’enfuient.
Fra Angelico


Photo: Plénitude étincelante, Blanc Sablon, décembre 2009.

vendredi 25 novembre 2011

Fontaine cachée
















Je la connais la source qui coule et se répand,
Quoi que ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée
Mais comme je sais bien où elle est
Quoi que ce soit de nuit !

Dans cette nuit obscure de cette vie
Comme je connais bien, par la foi, la fontaine
Quoi que ce soit de nuit !

Son origine, je l'ignore : elle n'en a pas
Mais je sais que tout être tire d'elle son origine
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais qu'il ne peut y avoir chose plus belle
Que la terre et les cieux vont s'y abreuver,
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais bien que c'est un abîme sans fond
Et que personne ne peut y passer à gué
Quoi que ce soit de nuit !

Sa clarté n'est jamais obscurcie
Et je sais que toute lumière vient d'elle
Quoi que ce soit de nuit !

Je sais que ses eaux coulent si abondantes
Qu'elles arrosent enfers, cieux et peuples,
Quoi que ce soit de nuit !

Cette fontaine éternelle est cachée
Dans ce pain vivant pour nous donner vie
Quoi que ce soit de nuit !

Elle est là appelant toutes les créatures
la elles vont s'y abreuver dans les ténèbres
Parce qu'il fait nuit.

Cette source vive, vers laquelle je soupire,
Je la vois dans ce pain de vie
Quoi que ce soit de nuit !
Jean de la Croix, Poème IX
« Cette fontaine éternelle est cachée »
Œuvres complètes, Desclée de Brouwer, coll. « Bibliothèque européenne », 1992.
Une fontaine cachée...


Photo: Fontaine de clair-obcur, exploration à l'acrylique, sept 2011.

mercredi 23 novembre 2011

Entre les herbes hautes

















Entre les herbes hautes
Je me tiens
J'étends les bras
Je tends l'oreille, le coeur
Elles me parlent, murmurent
Le jour, la nuit

Elles m'ouvrent un chemin
M'offrent ciel, terre
M'accompagnent un temps
Me laissent aller, je vais
J'avance, m'arrête parfois
Entre les herbes hautes

Le vent des saisons
Sur moi, sur elles
Passe sans être vu
Pas moins vivant, vrai
Ainsi la vie est, respire
Entre les herbes hautes
Danielle

Photo: Sur le chemin de saint François, vers Greccio. Italie, juillet 2010.