dimanche 21 février 2010

Chanson de la vague






















Le rivage puissant est mon bien-aimé
Et je suis son amante.
Nous sommes enfin réunis par l'amour,
Mais la lune me sépare de lui.
Je vais à lui en hâte et repars
À contrecoeur, en une multitude
De petits adieux.

Je quitte rapidement
L'horizon bleu pour répandre l'argent
De mon écume sur l'or de son sable,
Et nous nous mélangeons dans la brillance en fusion.

J'apaise sa soif et submerge son coeur;
Il adoucit ma voix et soumet mon tempérament.
À l'aube, je récite les règles de l'amour sur ses oreilles,
Et il m'embrasse avec ardeur.

Le soir je lui chante la chanson de l'espoir,
Puis je dépose de doux baisers sur son visage;
Je suis prompte et craintive, mais il est calme, patient, rêveur.
Sa large poitrine aspire mon agitation.
Quand la marée arrive nous nous caressons,
Quand elle se retire, je me laisse tomber à ses pieds
dans
La prière.
Khalil Gibran. Le sable et l'écume.

Photo: Lourdes de Blanc-Sablon au coucher du soleil, accueillant la chanson de la vague.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire