samedi 25 décembre 2010

La vie dans une vie






















C'est toujours par un sommeil que les grandes choses commencent. C'est toujours par le plus petit côté que les grandes choses arrivent. Il y a peu d'événements dans une vie. Les guerres, les fêtes et tout ce qui fait du bruit ne sont pas des événements. L'événement est la vie qui survient dans une vie. Elle survient sans prévenir, sans éclat. L'événement a la forme d'un berceau. Il en a la faiblesse et la banalité. L'événement est le berceau dela vie. On n'assiste jamais à sa venue. On n'est jamais contemporain de l'invisible. Ce n'est qu'après coup, ce n'est que longtemps après qu'on devine qu'il a dû se passer quelque chose.
Christian Bobon, Le très-bas



En ce jour de Noël, puisse la vie se renouveler dans nos vies pour faire fleurir la paix, la joie, l'harmonie, la gratitude et l'Amour.

mercredi 22 décembre 2010

De toutes les saisons
























Je suis enfant de la Terre et du Ciel
De la Mère et du Père
De la nuit et du jour
De la pluie et du soleil
Je suis enfant d'eau et de terre
D'air et de feu
De matière et d'éther
De sommeil et d'éveil
Je suis enfant de toutes les saisons


Je suis femme d'abondance
D'accueil et de don
De paroles et de silence
D'action et de contemplation
Je suis femme en devenir
En dormance et en floraison
Habitée de la sagesse de l'hiver
Et de l'ardeur de l'été
Je suis femme de toutes les saisons.
Danielle-Marguerite


Photo: Inukshuk. solidité de l'être sur les côtes du Labrador, unification des énergies de toutes les saisons...

lundi 20 décembre 2010

L'éveil du coeur















Au moment de t’engager sur une voie, demande-toi si cette voie a un cœur», disait Don Juan, l’initiateur de Carlos Castañeda.

Il ne s’agit pas ici du cœur physique, ni même du cœur affectif et émotionnel, mais du cœur comme centre d’intégration de toutes les facultés de la personne, ce cœur – « centre » de l’homme – dont témoignent à peu près toutes les grandes traditions de l’humanité.

Un des drames de l’homme contemporain, c’est qu’il a perdu son cœur. [...] Nous avons perdu la flamme qui est à la fois lumière et chaleur. « Redire ad cor » - « retourne à ton cœur », la parole du prophète est plus que jamais d’actualité.
Jean Yves Leloup, Un art de l'attention

Photo, juin 2010: Ardeur brûlante d'un coeur de coquelicot. Offrande vive!

vendredi 17 décembre 2010

Reconnaissance et amour
























« Un élan du cœur
un simple regard jeté vers le Ciel
un cri de reconnaissance et d’amour »
Thérèse de l’Enfant Jésus


Photo: Blanc-Sablon, en ciel, exaltée!

mercredi 15 décembre 2010

En secret



















«La nuit, en secret, épanouit les fleurs et laisse le grand jour récolter les compliments.»

Rabindranàth Tagore



Photo:La mertensie maritime, une poésie florale du littoral de la Basse Côte Nord. Elle m'a salué à travers le cap rocheux du bord de mer, là où la végétation est si discrète. Un magnifique cadeau de la vie! Août 2010.

Note sur l'espèce: Plante étonnante qui possède un feuillage bleu gris d’une résistance notable, une splendide espèce qui tolère les conditions les plus difficiles de vent et de sécheresse.
La coloration particulière de son feuillage provient du fait qu’elle est enduite de pruine. Cette couche grisâtre protectrice permet à plusieurs espèces maritimes de supporter le sel et les vents caractéristiques des habitats marins. Sa grande résistance à la sécheresse provient, quant à elle, de sa capacité à entreposer l’eau dans ses tissus charnus, un peu à la manière d’un cactus.
Source: http://www.horticulture-indigo.com

mardi 14 décembre 2010

Au-delà de toute science














Je ne sus pas où j'entrai,
mais lorsque je me vis là,
ne sachant pas où j'étais,
je compris de grandes choses.
Ce qu'ai senti ne dirai,
car je restai sans savoir,
au-delà de toute science.


De quiétude et de ferveur
c'était la science parfaite,
comprise directement,
en solitude profonde ;
c'était chose si secrète,
que suis resté balbutiant,
au-delà de toute science.


J'étais tellement ravi,
absorbé, sorti de moi,
que mes sens se retrouvèrent
dénués de tout sentir ;
et mon esprit investi
d'un entendre sans entendre,
au-delà de toute science.


Qui vraiment arrive là,
à soi-même il défaille ;
tout ce qu'il savait avant,
lui semble bas maintenant ;
et sa science augmente tant,
qu'il demeure sans savoir,
au-delà de toute science.


D'autant plus il monte haut,
et d'autant moins il comprend
ce qu'est la nuée obscure
qui illuminait la nuit ;
C'est pourquoi qui la connaît
reste toujours ne sachant,
au-delà de toute science.


Ce savoir ne sachant pas
est de si grande puissance,
que les sages argumentant
n'en viennent jamais à bout ;
car tout leur savoir ne peut
entendre en n'entendant pas,
au-delà de toute science.


Et de si haute excellence
est ce suprême savoir,
qu'il n'est faculté ni science
qui puissent le défier ;
Qui saura se dépasser
par un non savoir qui sait,
ira toujours plus avant.


Et si vous voulez l'entendre,
cette souveraine science
consiste en un vif sentir
de la très divine essence ;
Faire rester sans comprendre
au-delà de toute science,
est l'œuvre de sa clémence.

Jean de la Croix


Aujourd'hui, fête de St Jean de la Croix, poète mystique et maître spirituel espagnol. Son oeuvre d'une profonde beauté parle du chemin spirituel, à travers la nuit obscure, plus belle que l'aurore, de l'itinéraire de l'âme brûlant de s'unir à son Bien-Aimé.

Photo: Au-delà des nuages...

lundi 13 décembre 2010

L'Oasis




















L'homme et la femme sont des voyageurs
Perdus dans le désert
A la recherche d'une oasis
Toujours ils seront voyageurs
Parfois sédentaires

Il existe de nombreuses oasis
Gorgées d'eau et de palmes
Des oasis connues d'un seul couple
Qui laisse la fontaine intérieure
Louer l'amour et le Très Haut

Il arrive que l'oasis s'assèche
Se pose alors le problème de partir
Reprendre son bagage
Pour aller fonder une autre oasis
Partir à nouveau dans le désert de sable

Si l'aridité envahit les cœurs
Peu sont prêts à abandonner leur lopin
Ils ne veulent pas voir qu'ils piétinent
Le cadavre d'un amour disparu
Dans l'amertume et l'aigreur des cœurs secs

Ils deviennent fantômes
Trouvent des compromis
Vénèrent des idoles
Pleurant parfois sur leur sort
Mais ils ont tourné le dos à Dieu


L'homme est la fontaine de l'oasis
La femme est la fontaine de l'oasis
Chaque être humain est une fontaine d'amour
Qui cherche une aire de repos
Pour ensemencer et croître

Ami ne laisse pas l'oasis en toi s'assécher
Amie ne laisse pas ton cœur devenir reg
Que Dieu vous guide vers des chemins nouveaux
Que vous suiviez la source de l'Amour
Ne voyez pas la vie là où elle n'est plus


L'amour part mais l'Amour est toujours là
L'amant s'en va mais l'Amant reste auprès de nous
L'aube est celle d'un monde à reconstruire
Pour que sur les cendres d'avant
Une oasis venue de nous venue de Lui renaisse


Homme femme voyageurs
Vous avez ces oasis en vous
En votre oasis est une fontaine
Cette fontaine coule parce qu'Il le veut
Laisser l'eau amoureuse s'écouler

Marchez dans les sables et dans les tempêtes
Traversez des déserts comme Moussa le fit jadis
Brûlez vos corps à la flamme du soleil
Mais gardez vive cette oasis en vous
Pour semer sur le lieu de l'amour


Amour tu es Amour tu es avec moi
Amour tu nourris la source vitale en moi
Source de Vie et d'Amour
Ruisseau d'extase vin suave
J'aime l'oasis où je te vénère
Arif al-Zeituni,
Un article de Caverne des 1001 nuits.


Photo: Oasis dans le souf algérien. Au fond du ghout, cet entonnoir de quelques mètres de profondeur, les palmiers dattiers, protégés du vent, trouvent une rivière souterraine. © Georg Gester/Rapho/Eyedea
Tiré du site linternaute.com

Note: Habituellement j'utilise mes propres photos mais cette fois-ci j'ai été interpellée par ce magnifique cliché qui s'unit dignement à ce poème soufi d'une grande beauté. Merci au poète et à l'oeil qui a su capter cet espace de vastitude pour l'amener à notre coeur.

samedi 11 décembre 2010

Communiquer une Présence























"Nous n’avons pas à penser quelque chose, mais à vivre Quelqu’un. Il s’agit de communiquer une Présence qui ne fait pas de bruit, une Présence qui est au coeur du silence et que le silence seul peut transmettre."
Maurice Zundel


Photo: Bronze de saint François faisant silence entre ses frères oliviers. Assise, Italie, juillet 2010.

jeudi 9 décembre 2010

Fécondité





















Être féconde
Voilà le désir de l'âme
Fécondité créatrice
Porteuse de Vie
Souffleuse d'Amour
Passeuse de Lumière

S'ouvrir au Ciel
Remercier la Terre
Semer abondamment
Enfanter la fleur
Offrir des ailes au maintenant
Enraciner le devenir

Ensemencer le temps
Cultiver l'arbre qui danse
Contempler le jardin qui chante
Écouter l'enfant intérieur
Respirer la plénitude de l'instant
Savourer la grâce du Silence

Être féconde
Voilà le désir de l'âme
Fécondité aux mille visages
Unificatrice de la Source
Co-créatrice du Royaume
Révélatrice de l'Innommable
Danielle- Marguerite


Photo: Fleur sauvage en offrande, Blanc-Sablon. Août 2010.

mercredi 8 décembre 2010

Plénitude divine du moment présent





















Nous avons toute la grâce dans ce moment présent, point n'est besoin de songer à autre chose, il suffit de chercher à faire silence et de laisser doucement agir la grâce en nous.

Ainsi l'âme «se forme insensiblement une habitude d'agir en tout par l'instinct de Dieu... Il ne lui reste plus qu'à se livrer au génie de la grâce qui ne peut l'égarer.»*

Source: * Jean-Pierre de CAUSSADE, l'Abandon à la providence divine, cité dans le livre Le lieu du silence, chemins de contemplation

Photo: Plénitude blanche sur Blanc-Sablon, vaste silence du moment présent, intemporel...

lundi 6 décembre 2010

Jaillissement de lumière



Combien d'années as-tu passées, à l'intérieur de la sphère du monde, reclose sur les pâles clartés d'un astre voilé

avant de rencontrer l’échappée réelle, le jaillissement de la lumière, la faille fraîche qui d’un coup déchire tout ?


Tu respires à présent, tu marches loin de toi, sous un ciel qui s’élargit, ruisselant de souffles inouïs, d’espaces fulgurants

où le soir, parfois, tu crois reconnaître le frisson d’un char incendié.


Une autre déchirure maintenant se propage, entre le ciel et l’horizon, le vent et l’arbre qui s’agite, entre l’épaule et le manteau qui tombe

où à nouveau il te faudra passer, arraché à ton propre reflet, comme par le chas de l’aiguille

vers des couchants toujours plus vastes.
Philippe Mac Loed, poète contemplatif



Photo: Vastitude du couchant sur la Basse Côte Nord. Blanc-Sablon, octobre 2009.

jeudi 2 décembre 2010

Toujours j'essaierai

























Vie de ma vie, toujours j'essaierai de garder mon corps pur, sachant que sur chacun de mes membres repose ton vivant toucher.

Toujours j'essaierai de garder de toute fausseté mes pensées, sachant que tu es cette vérité qui éveille la lumière de la raison dans mon esprit.

Toujours j'essaierai d'écarter toute méchanceté de mon coeur et de maintenir en fleur mon amour, sachant que tu as ta demeure dans le secret autel de mon coeur.

Et ce sera mon effort de te révéler dans mes actes, sachant que c'est ton pouvoir qui me donne force pour agir.
Rabindranath Tagore, L'Offrande lyrique

Photo: Pois de senteur offert à la terre italienne, juin 2010.

P.S. Cet espace sera une fois de plus enveloppé du silence fertile d'une fin de semaine de retraite. Au plaisir de vous retrouver lundi.

mercredi 1 décembre 2010

Plus je m'approche
























Toi, qui veilles le Temps éternel, tu prêtes l'oreille à mes pas qui approchent, tandis que ton ardeur heureuse se recueille dans l'aurore matinale, pour jaillir dans l'éclatement de la lumière.

Plus je m'approche de toi, plus grandit la ferveur du mouvement dansant de la mer.

Ce monde est dans tes mains un rameau de lumière pour les remplir, mais ton ciel est dans mon coeur secret: et c'est lentement que ses boutons s'épanouissent en timide amour.
Rabindranath Tagore, L'Offrande lyrique


Photo: Aurore matinal sur les rives de Blanc-Sablon. Octobre 2009.