dimanche 30 mai 2010

Le feu

"Notre seigneur Jésus-Christ demanda à son père que nous devenions un avec lui et en lui, et non pas seulement unis, mais une seule et même unité. En faveur de cette vérité nous possédons un témoignage manifeste et une preuve évidente dans la nature qui nous entoure : dans le feu.Quand le feu agit, qu'il allume le bois et le fait flamber, le feu rend le bois tout petit et dissemblable à lui-même. Il lui enlève ce qu'il a de grossier et de froid, le poids et l'humidité de l'eau, et le rend de plus en plus semblable à sa nature de feu. Mais ni le bois ni le feu ne trouvent d'apaisement, de satisfaction ni de repos dans aucune chaleur, petite ou grande, dans aucune ressemblance, jusqu'à ce que le feu ne fasse plus qu'un avec le bois et lui communique sa propre nature, sa propre essence, de telle sorte qu'il n'y ait qu'un seul feu, identique et sans aucune diversion ni la moindre distinction. Mais, avant d'en arriver là, il se produit toujours un furieux combat et une bataille, des craquements et des luttes entre le feu et le bois. Une fois toute dissemblance anéantie et détruite, le feu se calme et le bois se tait ."
Maître Eckhart : le Livre de la Consolation Divine

Texte tiré du blog de Sévim: http://sevim.over-blog.net

mercredi 26 mai 2010

La maturité humaine


































"Il ne s'agit plus d'un "savoir-faire" , mais d'une manière d'être. On atteint la maturité humaine quand le temps où l'on perd le contact avec l'Etre devient de plus en plus court.
La pratique dans le quotidien signifie, en toutes choses, recueillement et conversion."
K.G.Dürckheim

Photo: Poésie d'azalée mariée à la mélodie de soeur eau au coeur du jardin japonais, Montréal.

lundi 24 mai 2010

Élévation























Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par-delà le soleil, par-delà les éthers,
Par-delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité, 

Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, 

Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde 

Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides; 

Va te purifier dans l'air supérieur,

Et bois, comme une pure et divine liqueur,

Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins 

Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, 

Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse 

S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensées, comme des alouettes, 

Vers les cieux le matin prennent un libre essor, 

Qui plane sur la vie, et comprend sans effort 

Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire (1821-1867), Les fleurs du mal

Photo: Coucher de soleil près du ruisseau fleuri, Montréal.

samedi 22 mai 2010

Puissè-je























Dans chaque action, parole, pensée, regard, souffle,
Puissè-je toujours avoir conscience de la racine de l'amour qui est la source de tout.

Dans chaque réaction, agréable ou désagréable,
Puissè-je toujours me relier à cette source d'amour au fond de mon coeur.
Ainsi pourrai-je rester disposée à l'action, à la parole et à la pensée justes
Justes dans l'accueil, dans l'amour, pour l'amour, pour la paix.

Puissè-je me rappeler, malgré mes heurts, et mes inconforts,
le message de vie que j'ai reçu et dont je veux témoigner
Ainsi pourrai-je me laisser habiter sans cesse de bienveillance, pour moi, pour l'autre, comme l'Autre.

Puissè-je, chanter, dans l'émerveillement et dans la joie,
toute la gratitude d'être bien vivante de cet Amour
Ainsi, comme la fleur, pourrai-je offrir mes pétales au ciel, sans condition, en répondant simplement au mouvement de la Vie.

Comme dit St-Augustin: «Aie au fond du coeur la racine de l'amour : De cette racine, rien ne peut sortir de mauvais.»
Danielle-marguerite


Photo: Épanouies sont les clématites au jardin botanique. Blanches, elle murmurent: puissè-je arriver à votre cœur.

jeudi 20 mai 2010

Le miroir





















Jamais vous ne pourrez vous voir vous-même dans un miroir. Un miroir peut être utile à votre toilette, voire indispensable, mais ce n'est pas dans un miroir que vous trouverez la révélation de vous-même. Vous ne pouvez pas vous regarder priant dans un miroir, vous ne pouvez pas vous voir comprenant dans un miroir. Votre vie profonde, celle par laquelle vous vous transformez vous-même, c'est une vie qui s'accomplit dans un regard vers l'autre.

Dès que le regard revient vers soi, tout l'émerveillement reflue et devient impossible. Quand on s'émerveille, c'est qu'on ne se regarde pas. Quand on prie, c'est qu'on est tourné vers un autre ; quand on aime vraiment, c'est qu'on est enraciné dans l'intimité d'un être aimé. Il est donc absolument impossible de se voir dans un miroir autrement que comme une caricature si l'on prétendait y trouver son secret.

La vie profonde échappe à la réflexion du miroir ; elle ne peut se connaître que dans un autre et pour lui. Quand vous vous oubliez parce que vous êtes devant un paysage qui vous ravit, ou devant une oeuvre d'art qui vous coupe le souffle, ou devant une pensée qui vous illumine, ou devant un sourire d'enfant qui vous émeut, vous sentez bien que vous existez, et c'est même à ces moments-là que votre existence prend tout son relief, mais vous le sentez d'autant plus fort que justement l'événement vous détourne de vous-même. C'est parce que vous ne vous regardez pas que vous vous voyez réellement et spirituellement, en regardant l'autre et en vous perdant en lui.

C'est cela le miracle de la connaissance authentique. Dans le mouvement de libération où nous sortons de nous-mêmes, où nous sommes suspendus à un autre, nous éprouvons toute la valeur et toute la puissance de notre existence...

Dans ce regard vers l'autre, nous naissons à nous-mêmes.
M. Zundel

Photo: Magnificence irisée habillant la rivière qui chante à deux pas de notre futur havre à St-Timothée (Valleyfield). Le lieu est en rénovation mais nous espérons nous y déposer sous le ciel estival... à suivre.

mercredi 19 mai 2010

Agir librement
























Il nous est toujours demandé d'agir.
Le degré avec lequel nous pouvons agir consciemment,
est la mesure de notre liberté.
Lee Lozowick, Conseils d'un ami spirituel


Photo: Bateau de pêcheur au quai de L'anse au loup sur la côte labradorienne. La connaissance de notre embarcation, de nos "équipements" entraîne un usage juste et optimum de nos ressources, une action consciente, une confiance,
une liberté...


mardi 18 mai 2010

Présence

































Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même - aussi naturellement que peut le faire la vue d'un cerisier en fleur ou d'un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c'est leur présence.
Christian Bobin, Tout le monde est occupé























Photo: Épanouissement floral au jardin botanique; un poumon parfumé au coeur de la ville.

vendredi 14 mai 2010

Tout m'est lecture
























Tout m'est lecture.
La plus grande partie de ma bibliothèque est dans le ciel,
avec ses volumes dépareillés de nuages, jamais à la même place.
Christian Bobin, Une bibliothèque de nuages

Photo: Ciel de Blanc-Sablon, avril 2010. Juste avant de me faire transporter dans ses bras pour le retour en métropole!

mardi 11 mai 2010

Au retour... un chant de fleurs


























Les mélodies de la mer et les horizons sans fin sont remplacés par les arbres qui louangent le ciel et le vert tendre rieur des gazons et des feuilles...

Certes il y a une quantité phénoménale de gens, de bruit, de stimuli qui contraste avec l'espace blanc-sablonneux...

Quelques "nausées mentales" mais je me réfugie dans le bleu du ciel ou le vert de vie, j'écoute la poésie de la nature, les discours fleuris et j'essaie de reconnaître les graines d'amour en chaque chose, en chaque personne...

Les fleurs sont de douces compagnes lorsque la nostalgie visite ou que le béton dévitalise, les fleurs... et les bras de mon bien-aimé!
Danielle-Marguerite

Photo: Chant ensoleillé de tulipes sur le chemin qui mène au marché Maisonneuve.
Je vais continuer d'alimenter cet espace qui ne sera plus une antenne sur la côte mais bien tout simplement une antenne sur la vie. Certaines photos de la Basse-Côte-Nord seront quand même encore mises à l'honneur.

dimanche 9 mai 2010

Sur la Côte


Quand vous serez sur "la Côte"
Quelle que soit la saison
L'espace sera votre hôte
Et le temps, votre maison

C'est qu'ici, le temps s'arrête
Et se laisse apprivoiser
C'est une maison secrète
Au bout d'un chemin boisé

On y est quand on commence
À saisir le goût de l'air
Entre les jeux de silence
Et les orgues de la mer

Il faut toucher les nuages
Prêter l'oreille aux couleurs
Et lire, page après page
Le livre d'or des odeur

Parler à l'arbre, à la pierre
Comme avec de vieux amis
Pour aspirer la lumière
Dont ils font tous leurs habits

Il faut accorder au sable
Le sablier de nos mains
Pour saisir l'insaisissable
Ici, ailleurs et... demain!
Gilles Vigneault


Photo: Les glaces en poésie chantent le silence habité de la Côte.
Le départ est imminent, le retour à la métropole, la joie des retrouvailles, la nostalgie "horizon-tale", les derniers témoignages, tout s'entrelace et danse... le ciel m'attend pour le passage...

À bientôt, dans la ville...

vendredi 7 mai 2010

La sainteté





















La sainteté n'est rien de ce qu'on imagine. J'ai rencontré aujourd'hui une troupe de primevères bavardant à l'air libre et faisant de leur bavardage une prière qui montait droit au ciel. Leur coeur était ouvert aux pluies, aux sécheresses, et même à l'arrachement. Ne pas choisir dans ce qui vient était leur manière impeccable d'être saintes. Je piétinais dans mes pensées quand elles me sont apparues sur le bas-côté de la route, offrant à la lumière le berceau coloré de leurs pétales. Le vent faisait vibrer leurs formes, imprimant sur un fond d'herbe un texte digne de louanges.
Christian Bobin, Ressusciter


Photo: La terre se tisse peu à peu une robe brodée de petites fleurs alpines, elle se réveille et se prépare à recevoir l'été à coeur ouvert.
LBS 3 mai 2010.

mercredi 5 mai 2010

Comprendre la vie














On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière; on ne peut la vivre qu'en regardant en avant.
Sören Kierkegaard, philosophe et théologien danois



mardi 4 mai 2010

Transformation





Transformation signifie avancer dans la relation avec son noyau divin.
K.G.Dürckheim


Photo: Flore printanière sur les coteaux de Lourdes-de-Blanc-Sablon, merveilles minuscules mais combien grandes dans leurs transformations... la terre commence à broder ses vêtements d'été!

dimanche 2 mai 2010

L'eau réussit toujours à passer
























"Il n'y a jamais de situations désespérées sur le chemin de la liberté intérieure. Dans la vie, vous pouvez en rencontrer. Si vous êtes acculés à la faillite et au dépôt de bilan, c'est certainement désastreux du point de vue professionnel, mais sur le chemin, il n'y a jamais de situation désespérée, il y a seulement des gens qui désespèrent de la situation. Représentez-vous l'eau qui réussit toujours à passer! Elle s'infiltre dans le sable, elle contourne un rocher, elle coule jusqu'à ce qu'elle atteigne la rivière; la rivière rejoint le fleuve, le fleuve se fond dans la mer".
Arnaud Desjardins, L'audace de vivre, chap. le sexe et le coeur .

Photo: Chute de Brador au printemps, 2010.