lundi 18 octobre 2010

L'écueil qui nous grandit









Du vide
Quelle géologie
De l'austère
Quelle soif de silences
Nous conduisent
Périodiquement
Vers ce lieu dépouillé
Et sans grades
Où l'âme
Se faisant face
Loin des simulations
Loin du rang et des feintes
Se nomme sans détours

Je ne sais quel rejet
Des apparences
Quel refus
Des masques
Quel chant primordial
Nous relient
Fugitivement
A ces plaines d'équilibre
A ce désert sans parures
A ces dunes d'harmonie
A ces sables accordés
Où l'âme Mise à nu
S'éprend de tout l'espace

Je ne sais quel désir
Quelle passion ou quelle soif
Nous ramènent au monde
Au peuplement des cités
Au fleuve à l'arbre aux hommes
A l'énigme qui nous féconde
A l'angoisse qui nous taraude
A l'écueil qui nous grandit.
Andrée Chedid, Territoires du souffle

Photo: Vol d'oiseau au soleil couchant, au dessus de Harrington Harbour, Basse-Côte-Nord, août 2010.


Dans le "je ne sais" de ce poème, il y a l'écho du "je sais"... oui, l'Au-delà de nous chante et respire au coeur de l'âme.


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